Startups, Labs et départements d’innovation. Ils y en a partout et ont des succès variables, voire même contestables. Mais d’où vient ce besoin de toujours vouloir créer «The next big thing»? Certes, si l’on n’évolue pas… nos entreprises peuvent être à risque, mais tout risquer dans une grande innovation peut être tout aussi risqué. D’autant plus, qu’avec le contexte économique actuel, il est difficile de justifier des sommes en innovations où le résultat n’est pas garanti et parfois pas connu avant de débuter l’exercice.
J’ai, quant à moi, une approche bien différente face à l’innovation : « C’est le contexte qui détermine si vous devez innover. »
Innover sans savoir quel problème nous voulons résoudre, c’est laisser le hasard dicter nos actions. C’est en connaissant le contexte et en comprenant les problèmes existants dans ce contexte que nous pouvons déterminer si tenter d’innover est une bonne idée.
Si vous avez le budget de la NASA
La rumeur veut que lors de la course à la lune entre les États-Unis et la Russie, la NASA ait dépensé une petite fortune pour créer un stylo pouvant fonctionner dans l’espace. Ce stylo plus connu sous le nom de Space Pen. Les Russe ont quant à eux utilisé des crayons de plomb.
Intéressant n’est ce pas ?
Alors, qui a gagné?
La NASA, parce qu’elle a eu le premier crayon pour aller dans l’espace ? Ou la Russie, qui a acheté le même crayon deux ans plus tard sans jamais prendre aucun risque ?
Dans tous les cas, croyez-vous que c’est ce crayon qui a fait la différence dans la course à la conquête de la Lune ?
Ou en réalité, l’innovation requise pour aller sur la lune est-elle bien plus complexe qu’un simple crayon?
«Start with boring. Boring is good. Boring works. Innovate on what makes a difference.»
Rester sur terre pour atteindre la lune
1 – Let me Google it for you. Ou, GPT it for you.
Oui, ça sonne arrogant, mais si ça existe déjà, ce n’est pas de l’innovation. Cela veut simplement dire que quelqu’un a déjà trouvé une solution à votre problème. Autant en profiter et ne pas investir pour réinventer la roue.
2 – R&D… Ripoff and duplicate
Une solution existe déjà, mais n’est pas adéquate à votre contexte. Vous viserez ainsi une amélioration ou une innovation partielle, ce qui est très pratique. Vous pourrez comparer le contexte de la solution existante à votre contexte et cibler les améliorations à apporter. Vous aurez ainsi accès à des comparatifs sur les processus, les technologies, les fonctionnalités, la perception des utilisateurs, les défauts/qualités, etc. Il ne vous restera qu’à vous améliorer selon vos besoins et votre contexte.
3 – Innovate or die (as a business)
Félicitations, vous êtes unique. Votre contexte est soit unique, soit personne n’a résolu votre problématique avant ou ne l’a communiqué publiquement. Enfin, pouvons-nous parler d’innovation, non pas parce que c’est « glam », mais parce qu’on n’a pas le choix. Et lorsqu’on n’a pas le choix, investir dans des projets où nous ne connaissons pas la finalité devient nécessaire.
Les considérations
Évidemment, selon les contextes, les méthodologies, les budgets, les délais de réalisation, le droit à l’erreur et la prise de risque ne seront pas les mêmes. C’est pourquoi partir du contexte est primordial pour bien utiliser ses ressources et son temps.
Alors, lorsque vous avez un projet et que vous êtes une startup, un lab ou un département d’innovation, l’une de vos priorités est d’identifier des projets non ou moins innovants. Ainsi, vous pourrez prioriser les problématiques avec un meilleur retour sur investissement (ROI) ou les déléguer aux bonnes équipes. Parce qu’après tout, une entreprise peut très bien exister sans innover si elle est productive, mais elle ne peut survivre si elle innove sans jamais finir par produire quoi que ce soit.