Le Musée National de l’Histoire du Québec (MNHQ) a lancé un projet ambitieux d’immotique. Pas pour le plaisir de déployer de nouveaux capteurs ou d’acheter des solutions dernier cri. L’objectif était clair : faire vivre une expérience visiteur connectée et cohérente, en lien direct avec les expositions et leurs contenus.
Un terrain idéal pour appliquer EDGY et transformer une promesse ministérielle en parcours concret.
De l’annonce politique à la carte partagée
Quand le Ministre a déclaré que le MNHQ deviendrait « le musée le plus connecté au Canada », le défi était lancé. Mais derrière le slogan, une question restait entière : connecté à quoi, pour qui et dans quel but ?
Avec EDGY, les équipes ont pu poser les bases d’un langage commun :
- Ambition : rendre la visite plus fluide, plus personnalisée et plus engageante.
- Expérience : identifier les moments clés du parcours (entrée, exposition, interaction, sortie) et les relier aux contenus numériques.
- Architecture : définir les capacités nécessaires pour soutenir cette promesse, en gardant l’expérience visiteur comme fil conducteur.
Ce cadrage a évité l’écueil classique : multiplier les outils sans savoir exactement ce qu’ils devaient améliorer.
Quand la connectivité prend sens
Grâce à ce travail préparatoire, la connectivité a cessé d’être une abstraction. Elle est devenue tangible à travers des initiatives précises :
- un parcours plus fluide, avec moins de ruptures entre physique et numérique,
- des contenus enrichis en fonction de l’exposition et du profil du visiteur,
- la capacité d’analyser et de comprendre ce qui retient l’attention des publics, pour mieux ajuster les futures expériences.
Chaque choix technologique a été guidé par une question simple : « Cela améliore-t-il réellement le parcours du visiteur ? »
Pour répondre aux ambitions du MNHQ, le choix technologique n’était pas anodin. Les solutions open source se sont imposées comme l’option la plus réaliste : elles offraient l’équilibre recherché entre contraintes budgétaires, capacités techniques disponibles et une flexibilité essentielle pour adapter l’expérience aux besoins du musée. Plutôt que d’enfermer l’organisation dans une solution fermée, l’open source a permis de garder le contrôle, d’évoluer au rythme des projets et de bâtir une architecture vraiment au service du visiteur.
Exemple concret : l’exposition augmentée
Prenons l’exemple d’une exposition temporaire. Avant, le visiteur découvrait des vitrines, des panneaux, quelques audioguides. Désormais, l’expérience inclut un accès contextuel à des contenus enrichis : vidéos, récits, archives complémentaires.
Ce n’est pas de la technologie pour impressionner. C’est une manière de prolonger la visite, d’offrir un accès plus riche au patrimoine, et de personnaliser le parcours sans alourdir l’expérience.
Et si la même logique s’appliquait partout ?
Ce projet a montré que lorsque les choix technologiques partent de l’expérience souhaitée, les résultats sont clairs et visibles.
On peut sourire en se disant que cette discipline gagnerait à s’étendre à d’autres domaines du musée — gestion interne, billetterie, systèmes de support. Une stratégie technologique pérenne est basée sur la capacité de connexion, pas sur le marketing de “solutions” clé en main dont le principal avantage est un business model très favorable… pour le fournisseur. L’Open-Source n’est plus une bizarrerie, mais une approche stratégique beaucoup plus solide que ces “solutions” qui investissent plus dans leur marketing que dans leurs capacités à aider leurs clients.
L’approche ouverte qui nous a amené à créer une expérience visiteur au potentiel décuplé pourrait créer autant de valeur dans les coulisses que dans les salles d’exposition.
Mesures qui comptent
- Taux d’utilisation des fonctionnalités connectées par les visiteurs.
- Qualité des parcours fluidifiés (mesurée par observation et feedback).
- Capacité à tirer des enseignements des données visiteurs pour améliorer les futures expositions.
Une leçon plus large
Au MNHQ, l’immotique n’a pas été traitée comme un projet technique. C’était un projet d’expérience.
Le message est universel : ce n’est pas la technologie qui compte, mais la manière dont elle s’intègre au vécu du public.
En clarifiant dès le départ l’ambition et les moments de vérité, EDGY a permis de transformer une promesse politique en un parcours plus riche et plus engageant.
FAQ
Pourquoi parler d’EDGY dans un projet muséal ?
Parce que c’est un langage qui permet de relier ambition, expérience et capacités technologiques. Ici, il a servi à mettre tout le monde autour de la même carte, du Ministre jusqu’aux équipes terrain.
Est-ce que cette approche s’applique ailleurs ?
Oui. Tout projet technologique qui touche le public ou les employés gagne à être cadré de cette façon. C’est la meilleure manière d’éviter les déconnexions entre stratégie et réalité.